Lettre à Leonne et Alfée, 8 mars 2023

Chère Leonne, chère Alfée

Aujourd’hui est une journée spéciale : La journée internationale des droits des femmes. Tu te demandes sûrement pourquoi je te parle d’une journée des droits des femmes et pas de la journée des droits des hommes. C’est pas super facile à expliquer, ni à entendre. C’est par contre un sujet super important, donc je vais prendre le temps de trouver les mots.

La différence entre les hommes et les femmes, dans le sens de comment nos corps se forment à l’adolescence existe pour vrai. Par exemple, les femmes construisent les bébés dans leur ventre, et pas les papas. Les hommes construisent des gros muscles avec leur testostérone, et pas les femmes.

Ces différences, qu’on appelle biologiques, devraient pas faire en sorte que les femmes ou les filles ont pas les mêmes droits que les hommes ou les garçons.

Malheureusement, c’est quand même ça qui se passe, par leurs différences, les hommes et les femmes ont pas les mêmes droits, et ça depuis longtemps, avant même que les livres soient imprimés.

Un jour, plein de femmes ont pris leur courage et ont dit c’est assez. Elles sont parties dans la rue et on demandé la paix et du pain pour tout le monde qui avait faim à cause de la guerre à ce moment-là. Grand-mamie qui a 92 ans, était pas encore née. C’était en 1917, en Russie dans la ville de St-Petersburg.

Marche de la paix et du pain organisée par les femmes russes en 1917.

Marche du pain et des roses organisée en 1995 par les femmes québécoises. On y voit Françoise David.

Non seulement, les femmes ont parlé pour elles, leurs filles, leurs petites-filles. Elles ont aussi parlé pour tous les hommes d’une certaine façon.

Si la moitié de la planète a pas les mêmes droits, c’est en fait tout le monde qui en souffre. On a 50% moins de bonnes idées, 50% moins de vision globale, 50% moins de chance de résoudre un problème comme le réchauffement de la planète par exemple.

Maintenant, beaucoup de gens pensent que parce que ça fait longtemps qu’on dit la même chose, ça doit être réglé. Et bien non. La lutte pour les droits des femmes est pas terminée. L’exemple le plus facile à voir, c’est que les femmes ont encore moins d’argent en général. Pour plein de raisons : Les travails, où se sont surtout des femmes qui le font, sont payé moins chers, et ça dès l’école avec les stages. Au Québec, elles doivent payés pour la contraception pharmacologique, pas les garçons. Les femmes doivent prendre de congé maladie à cause de leur menstruations, pas les garçons. La vie en 2023 est parsemée de plein de petits exemples comme ça par rapport au pouvoir économique des femmes.

Les garçons, une fois ados, ont beaucoup de testostérone et ça les rend souvent plus forts et plus capables de blesser les femmes s’il le souhaitent. Ça change tout quand les rues ou les bâtiments sont pas pensés pour protéger les femmes contre cette grosse différence. Ça créer une injustice pour la santé physique des femmes. Aussi pour la santé mentale, parce qu’automatiquement être une femme et marcher seule dans des endroits pas pensés selon les différences physiques de gens est plus stressant.

Là, je comprends que t’as peut-être un peu peur de qu’est-ce qui pourrait t’arriver parce que t’es une fille. J’aimerais te dire comme maman, que t’as pas besoin d’avoir peur. Mais la vérité c’est que moi, ta maman, je suis pas première ministre et je peux pas changer les choses en quelques jours. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut changer les règles pour que les droits et les opportunités soient les mêmes.

L’équité c’est en fait s’assurer que tout le monde a les mêmes opportunités au bout du compte. C’est le premier pas vers l’égalité.

Je sais une chose que je peux faire comme maman. C’est t’aider à être à l’écoute de ton cœur. Ton cœur c’est ton tambour, ta boussole, la seule réponse qui est toujours bonne.

Dans ce monde encore conçu pour te faire de l’ombre, comme maman, je veux continuer à te dire de briller, de pas tamiser ta lumière et t’inviter à prendre soin de cette lumière.

On a toute une manière à nous de recharger notre lumière. Pour moi, c’est aller marcher dans la forêt, me baigner dans le fleuve ou à la rivière. Toi aussi, t’as quelque chose qui te recharge et qui te fait te briller.

Ton daddy, lui, en tant qu’homme, va faire quelques pas de côté et s’assurer de pas être devant toi, à te faire de l’ombre. Il va même t’inviter à avancer plus proche de lui, même à le dépasser, à ta façon, à ton rythme. Jamais, il voudra influencer comment tu devrais, ou pas, briller. Toujours, il va défendre les droits des femmes et des personnes qui s’identifient au genre féminin.  

Ma belle Leonne d’amour, ma belle Alfée d’amour, de tout ce message, je veux que tu te souviennes d’une chose.

Le monde a besoin de ta lumière.

Le monde a besoin de qui TU veux être.

Inspirée du très beau livre de Joanna Gaines, The World needs who you where made to be.

 

« Aujourd'hui, c'est la Journée internationale des femmes. Une journée pour célébrer les femmes dans toute leur diversité et un moment pour honorer les guerrières qui nous ont précédées. Puissions-nous perpétuer leur héritage en nous engageant à trouver notre vérité et à la cultiver. »

Stacey Lecuyer Choiniere, fondatrice de Oneka.

Texte par Ora-Maggie, femme, maman, fille, petite-fille, féministe et copropriétaire de Ferme Pastel

Crédits photos:

Images de couverture par Nancy Guignard, féministe qui brise au quotidien les stéréoptypes féminins!

Marche de 1917 en Russie : https://www.herodote.net/8_mars_1917-evenement-19170308.php

Marche de 1995 au Québec : https://www.pressegauche.org/Du-pain-et-des-roses-Le-26-mai-1995-une-grande-aventure-debutait-Retrouvailles

Infographie égalité vs équité : https://www.abbove.com/post/legalite-entre-les-enfants-necessaire-ou-non

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